Et si notre corps savait avant nous ce que nous refusons de voir ?
Nos douleurs, nos tensions, nos maux peuvent être les messagers de notre monde intérieur. Encore faut-il apprendre à les écouter. Dans cet article, je vous propose de regarder les signaux du corps et d’essayer de les décoder.
La relation entre corps et esprit
Le corps nous envoie en continu une multitude d’informations via les ressentis, les émotions, les sentiments.
Il nous informe sur nos besoins primaires (faim, soif, fatigue…), nos besoins secondaires (confort, culture, communication…), et il vit pleinement les expériences (douleurs, satisfactions, joies…). Le corps est dans le réel, dans l’instant présent.
L’esprit, quant à lui, a pour rôle d’analyser, d’enregistrer et d’agir (ou non) en réponse aux signaux envoyés par le corps. Il est plus complexe que ce dernier, composé de deux dimensions : le monde conscient et le monde inconscient.
Le monde conscient, c’est tout ce que nous savons de nous-mêmes, de nos capacités, de notre positionnement. Plus largement, c’est la faculté de se voir soi-même et de se reconnaître dans ses pensées et ses actions.
Le monde inconscient, lui, échappe à la conscience. Il regroupe ce qui est parfois caché, inaccessible, ou ce que nous refusons de voir.
Corps et esprit sont intimement liés : l’un ne peut vivre sans l’autre, et ils sont en interaction permanente.
Quand nous refusons de voir ou d’entendre une réalité intérieure, le corps peut alors tirer la sonnette d’alarme. Il prend le relais pour nous dire : « Attention, quelque chose n’est pas à sa place. » À défaut de voir, il nous force à ressentir.
La psychosomatique
La psychosomatique, c’est l’ensemble des effets de l’esprit sur le corps. Quand l’esprit n’a pas de mots, le corps peut créer des maux.
Mais que signifie vraiment cette expression ?
Peut-être avez-vous déjà remarqué une douleur persistante, ou une maladie qui revient régulièrement. Et si votre corps essayait de vous dire quelque chose ?
Je voudrais vous partager l’expérience d’un client, que j’ai accompagné sur cette thématique.
Pour préserver son anonymat, nous l’appellerons Dennis.
Dennis souffrait de laryngites à répétition. C’est une inflammation des cordes vocales, qui fait perdre la voix. Il devenait aphone, et chaque mot devenait douloureux à prononcer.
Avant d’entamer un travail en Gestalt-thérapie, cela lui arrivait plusieurs fois par an.
Il avait bien sûr des explications rationnelles : la fatigue, le froid, un emploi du temps trop chargé, un métier où la voix était très sollicitée.
Mais au fil du temps, ces raisons ne suffisaient plus.
C’est là que je lui ai proposé d’ouvrir le champs, de se poser des vraies questions :
Pourquoi perdait-il sa voix ? Pourquoi la communication devenait-elle douloureuse pour lui ? Qu’est-ce qu’il n’a pas su, pas pu ou pas osé dire ?
En explorant ensemble ces questions, nous avons réalisé qu’à ces périodes-là, il n’arrivait pas à exprimer : qu’il y avait une surcharge de travail, qu’il était en désaccord avec son ou sa responsable et qu’il avait besoin de soutien.
C’était comme si les mots non prononcés restaient coincés dans ses cordes vocales, jusqu’à provoquer la laryngite. Son corps lui envoyait ces signaux, car il n’arrivait pas à dire ce qu’il ressentait. Alors, il le mettait en arrêt forcé.
Les signaux du corps : et si on se posait les bonnes questions ?
Peut-être que vous vous reconnaissez dans son histoire — sur le fond, plus que sur la forme.
Peut-être que vous aussi, vous vivez une maladie récurrente, et que vous vous demandez ce qu’elle signifie.
Je vous propose une méthode simple : partir de la fonction principale de l’organe concerné, et vous interroger sur ce que votre esprit cherche à vous dire à travers le corps.
Bien entendu, regarder en soi est complémentaire d’une consultation médicale.
Voici quelques pistes de réflexion, en lien avec différents maux :
🔹 L’angine : inflammation des amygdales.
Symptômes : douleurs à la gorge, difficultés à avaler, fièvre.
Qu’est-ce que je n’arrive pas à avaler ? Qu’est ce qui m’étouffe ?
🔹 L’otite : infection de l’oreille moyenne.
Symptômes : douleurs, fièvre.
Qu’est-ce que je ne veux pas entendre ? Est-ce que je ne me sens pas entendu·e ?
🔹 La gastro-entérite / indigestion : inflammation du système digestif.
Symptômes : diarrhées, vomissements, douleurs abdominales.
Qu’est-ce que je n’arrive pas à digérer ? Qu’est-ce qui m’irrite ?
🔹 Le mal de dos : lombalgie, douleur dans le bas du dos.
Symptômes : blocage, gêne dans les mouvements.
Qu’est-ce qui est trop lourd à porter pour moi ? Qu’ai-je besoin de déposer ?
Comme vous le voyez, le corps est le messager de l’esprit.
Il nous invite à plonger à l’intérieur de nous, à mieux nous comprendre, pour retrouver une forme d’harmonie. Et quand nous ignorons les signaux de notre conscience, le corps devient son canal d’expression.
Si vous souhaitez aller plus en profondeur, je vous conseille « Le grand dictionnaire des malaises et des malades » de Jacques Martel.
La réparation : comment transformer le signal en changement ?
Une fois la prise de conscience faite, vient une nouvelle étape : Comment éviter que cela ne se reproduise ?
Il s’agit ici de changer son mécanisme interne. C’est souvent la partie la plus longue, et parfois la plus délicate. Un mécanisme, c’est une manière d’agir ou de réagir, construite à partir de croyances, d’expériences passées ou de valeurs.
Dans le cas de Dennis, c’était la croyance qu’il devait toujours faire plus, qu’il n’avait pas le droit d’avoir des besoins, ni de se plaindre.
L’esprit, à travers le corps, lui faisait savoir que quelque chose clochait.
Alors nous avons travaillé ensemble sur ses besoins. Je l’ai accompagné pour qu’il s’autorise à les reconnaître, à les accepter et à agir en fonction. Depuis qu’il est aligné avec cette part de lui, les laryngites se sont raréfiées.
Et surtout, quand l’une d’elles revient, il ne se dit plus seulement « j’ai attrapé froid » —
il se demande :
« Qu’est-ce qui se passe en moi ?
Qu’est-ce que je n’ai pas dit ?
Quel est mon besoin actuel ? «
En prenant conscience du message de son esprit, il a pu développer un processus d’introspection, qui l’aide à comprendre, à s’ajuster et il a transformé son mécanisme.
En conclusion
Tout changement est un chemin.
Il n’est pas parfait. Il demande de l’introspection, de l’analyse, de l’expérimentation, des erreurs, des réussites, puis de recommencer, encore et encore… Jusqu’à créer un nouveau mécanisme, plus juste pour soi.
Ce chemin peut être fait seul·e… ou accompagné·e. Si vous sentez que je peux être la bonne personne pour vous, ce serait un honneur de faire un bout de route à vos côtés.
Si cela a éveillé.e votre curiosité, je vous invite à :
— Lire mes prochains articles sur le Burn-out, le Brown-out et le Bore-out : ce que votre rapport au travail dit de vous ;
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Belle journée à vous, et à mardi prochain 🍁
Gestaltement vôtre,
Héloïse
Sources : https://www.cite-sciences.fr/fr/ressources/conferences-en-replay/saisons/saison-2012-2013/corps-et-esprit-indissociables ; https://dictionnaire.lerobert.com/google-dictionnaire-fr?param=psychosomatique ; https://www.zentouchlearning.com/wp-content/uploads/2022/01/Martel_Jacques_-_Le_grand_dictionnaire_des_malaises_et_des_maladie.pdf