Il y a des moments dans notre vie où nous savons que nous sommes en souffrance, mais le « pourquoi » peut nous échapper. Nous continuons d’avancer seul·e. Souvent, parce qu’aller en thérapie, c’est compliqué. Cela fait peur, pour plusieurs raisons différentes.
Je vous partage dans cet article les phrases-types qui font barrage à la thérapie, ainsi que mes réponses. J’espère que cela vous permettra de réfléchir à vos propres freins, et peut-être d’ouvrir la possibilité d’un chemin thérapeutique, si vous en ressentez le besoin.
« Je peux le faire tout·e seul·e »
C’est vrai, vous pouvez surmonter l’épreuve seul·e. Vous avez fait cela toute votre vie. Avancer, surmonter, tomber, vous relever…
Mais pourquoi ? Qu’est-ce qui vous pousse à le faire seul·e ?
Aller en thérapie, c’est délicat. Se dévoiler n’est pas facile. Mais les bénéfices sont importants. Vous pouvez partager un peu de votre fardeau, vous alléger. C’est aussi une preuve de force que de savoir demander de l’aide — et de l’accepter.
Se faire aider permet aussi d’explorer davantage : nos parts d’ombre, nos mécanismes, nos croyances… qui méritent parfois d’être questionné·es : « Est-ce que je les connais vraiment ? » « Ont-ils toujours leur place ? »
Aller en thérapie, c’est s’ouvrir à la possibilité de se reconnecter à soi, en allant regarder à l’intérieur, pour enclencher un changement en profondeur.
Ce chemin, vous avez peut-être choisi de l’emprunter seul·e, mais vous n’y êtes pas seul·e.
Mon rôle est de questionner, de proposer, de parfois vous confronter, mais surtout de vous soutenir.
L’objectif : vous aider à avancer, à explorer votre monde intérieur, pour faire vos propres choix — avec la personne que vous êtes aujourd’hui, et non avec le poids de votre passé.
Je ne fais pas le travail à votre place. Je vous accompagne pour que le travail que vous faites sur vous-même soit le plus juste possible pour vous.
« Mes ami·es sont là pour ça »
Qui n’a jamais dit cette phrase quand on lui a conseillé de consulter, après un burn-out, une rupture douloureuse, un mal-être diffus ou une perte de repères…
Vos ami·es sont là pour vous, et c’est une excellente chose d’avoir du soutien.
Mais ce n’est pas leur rôle d’être thérapeute. Il y a des zones où, malgré tout leur amour et leur bienveillance, iels ne pourront pas vous aider. Pourquoi ? Voici quelques raisons :
- La neutralité : vos ami·es vous connaissent. Iels vont peut-être projeter sur vous l’image qu’iels ont de vous. Mon rôle, à moi, n’est pas de questionner la vérité ou vos ressentis, mais d’explorer comment vous avez vécu les choses. Avec moi, vous pouvez être qui vous voulez. Il n’y a aucun rôle à jouer, aucune attente. Je suis là, avec vous, dans ce que vous traversez.
- Le conseil : selon ce que vous voulez entendre, vous allez contacter l’ami·e qui vous dira ce que vous souhaitez. Ce n’est pas mon rôle de vous conseiller. Je vous aide à observer ce qui est là pour vous, ce que vous ressentez, ce que vous voulez faire… et à trouver une clef pour le mettre en place.
- Le dévoilement : dites-vous vraiment tout à vos ami·es ? L’intimité de vos relations ? Vos secrets ? Vos doutes ?
En thérapie, je vous offre un cadre confidentiel. Tout ce que vous dites reste dans cet espace. Vous pouvez tout dire, et vous serez accueilli·e sans jugement, avec respect et bienveillance.
« Je n’ai pas les moyens d’aller en thérapie »
C’est vrai, la thérapie a un coût. C’est un budget à prévoir. Et parfois, on se dit que ce n’est pas une priorité. C’est OK.
La thérapie est un investissement. Un investissement sur vous et pour vous. Dans l’ici et maintenant, pour le présent et pour le futur.
Cela vous permet de construire la vie que vous voulez vraiment.
Eh oui, investir dans quelque chose d’immatériel, pour soi, ce n’est pas toujours simple. Cela peut toucher à deux choses :
- La légitimité à s’offrir quelque chose pour soi.
- Le fait que ce qu’on reçoit n’est pas tangible, pas « visible ».
Il peut donc y avoir cette impression que cela n’existe pas vraiment. D’autant qu’on parle souvent des bienfaits à long terme de la thérapie, et moins de tout ce qu’elle apporte à court terme (ce sera le sujet de mon prochain article).
Il peut aussi y avoir une crainte : « Je n’ai pas la garantie que cela va fonctionner. »
Mais si je peux vous dire une chose, c’est celle-ci :
La thérapie est un espace d’exploration fabuleux. Un lieu où vous pouvez tester, ressentir, vous réaligner. C’est un investissement financier, certes, mais surtout personnel.
Les bénéfices ? Des apprentissages qui vous accompagneront toute votre vie, et vous permettront de vivre selon ce qu’il y a dans votre cœur — en alliance avec votre tête.
« Si j’ouvre les vannes, j’ai peur de ne pas pouvoir m’arrêter »
Un autre frein à la thérapie est la peur de perdre le contrôle.
C’est le fameux : « Si je commence à parler de ma souffrance, j’ai peur d’être englouti·e par elle. J’ai peur d’avoir encore plus mal… » Comme quand on retient sa respiration pour éviter la douleur.
D’abord, sachez ceci : vous êtes en contrôle.
Vous choisissez ce que vous souhaitez — ou non — partager. Je ne suppose rien de vous
Vous avancez à votre rythme. Et si un sujet est trop difficile, vous pouvez me dire que vous n’êtes pas prêt·e, pas disponible, ou que ce n’est pas le moment.
Je respecterai votre rythme.
Mon métier, c’est d’être là pour vous, dans votre intérêt. Et si, effectivement, une émotion devient trop intense, je suis là pour vous aider à vous réguler. Je ne vous laisserai pas repartir dans un état émotionnel instable.
Oui, il y a parfois des moments d’inconfort. Cela fait partie du processus. Mais l’objectif est de vous soulager, de vous aider à laisser partir la souffrance. Et parfois, pour la laisser partir, il faut oser la traverser.
On se rend souvent compte que la peur de cette douleur est plus grande que la douleur elle-même.
« J’ai peur de ne pas trouver la bonne personne pour moi »
Certains·es pensent qu’il faut s’y reprendre à plusieurs fois pour trouver la méthode adaptée, la bonne personne, le bon tarif, le bon lieu (pas trop loin, mais pas trop près non plus…)
Ces raisons sont valables, et parlent souvent d’un besoin de contrôle, ou d’une recherche de performance/efficacité.
C’est vrai, le lien thérapeutique est spécial. Il peut être transformateur.
Lors de la première séance (j’en parle dans mon article « La première séance en Gestalt-thérapie : à quoi s’attendre ? »), il est important de ressentir un feeling avec la personne en face. Mais si vous êtes déjà dans une posture de performance ou d’efficacité, vous risquez de ne pas être disponible à ce qui se passe.
Vous pouvez bien sûr faire des recherches sur la méthode qui vous conviendrait. Mais le plus important, à mon sens, est d’être curieux·se. Que cette phase de recherche soit vécue comme une exploration, une expérimentation.
Vous comprendrez mieux ce dont vous avez besoin en allant à la rencontre, en vous ouvrant à l’inconnu, plutôt qu’en restant dans le mental.
Allez découvrir. Ouvrez-vous à être surpris·e.
Vous vous offrirez peut-être une belle rencontre, une nouvelle aventure — mais surtout, un pas vers vous-même.
« Ce n’est pas le bon moment. J’aurais dû le faire plus tôt, plus… »
Il n’est jamais trop tard pour commencer une thérapie.
En Gestalt-thérapie, nous partons de la personne que vous êtes ici et maintenant, avec vos difficultés, vos doutes, vos résistances, votre espoir, votre envie de changement.
Il n’est jamais trop tard pour découvrir qui vous êtes, ce que vous voulez vraiment, et modifier ce qui ne vous convient plus : des relations, des comportements, des schémas.
Ce n’est ni plus facile, ni plus difficile selon l’âge. La phrase « j’aurais dû commencer il y a 5 ans » n’a pas de sens ici. Ce qui compte, c’est que vous soyez là, présent·e et ouvert·e.
Ouvert·e à se confier, à être vulnérable, à s’engager dans une thérapie, à avoir le courage d’aller voir en soi et à se reconnecte avec la personne que vous êtes aujourd’hui. Et c’est cette personne laquelle que je veux rencontrer pas celle d’il y a 5 ans.
C’est okay d’avoir des freins à aller en thérapie. Lorsque que j’ai commencé mon chemin, j’en avais aussi. C’est difficile de sortir de soi, demander de l’aide, se dévoiler et oser se redécouvrir et changer. Alors ne soyez pas trop dur·e avec vous-même. Essayez plutôt d’être juste. Acceptez que ces freins soient là et qu’il faut peut-être les dépasser pour aller mieux.
Chaque chemin thérapeutique est différent et commence par le courage de faire appel à un·e thérapeute.
Si vous sentez que je peux être cette personne pour vous, ce serait un honneur de faire un bout de chemin ensemble.
Pour continuer l’aventure, je vous invite à :
– Lire mon prochain article sur les bénéfices de la thérapie ;
– Visiter mon site ;
– Ou me contacter directement.
Belle journée à vous, et à mardi prochain 🌼
Gestaltement vôtre,
Héloïse