Qu’est-ce que le burn-out ?
Le burn-out est, selon la Haute Autorité de Santé, un syndrome d’épuisement physique, émotionnel et mental résultant d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel.
Plus simplement, il s’agit d’un état de surmenage. Les pensées tournent en boucle, sans répit. Il n’y a plus de pause, plus de vraie déconnexion. Le travail devient une obsession, comme si un onglet restait ouvert en permanence dans notre esprit, occupant toute la place — jusqu’à ne plus en laisser pour le reste.
Le burn-out résulte d’un croisement entre des pressions externes (liées au contexte professionnel) et des exigences internes (liées à notre manière de fonctionner et de nous évaluer).
Avec un même environnement, nous ne réagissons pas tous·tes de la même manière. Nos croyances personnelles, la valeur que nous accordons au travail, notre rapport à la reconnaissance ou notre estime de nous-même jouent un rôle essentiel.
Les facteurs professionnels en cause
Parmi les causes environnementales favorisant le burn-out, on retrouve notamment :
- Une surcharge prolongée,
- Une mauvaise gestion du temps,
- Un manque de clarté dans les missions,
- Une absence d’autonomie,
- Un contrôle excessif de la hiérarchie,
- Un manque de reconnaissance, de confiance ou de valorisation.
Ces facteurs créent une forme d’insécurité professionnelle.
Il est essentiel de rappeler que, selon l’article L4121-1 du Code du travail, l’entreprise a l’obligation légale de garantir une charge de travail soutenable, adaptée aux capacités des salarié·es, et de prévenir les risques liés à une désorganisation ou à un mal-être professionnel.
Depuis la loi Travail de 2016, un droit à la déconnexion existe, notamment dans les entreprises de plus de 50 salarié·es, afin d’éviter les débordements liés aux outils numériques. La charge de travail doit respecter les durées légales : temps de repos, heures supplémentaires limitées, pauses, congés…
Un processus insidieux
Le burn-out ne s’installe pas du jour au lendemain — c’est ce qui le rend difficile à anticiper.
Au départ, on accepte une surcharge ou un stress en se disant que « c’est temporaire », qu’il faut faire des efforts : pour être bien vu·e, montrer sa motivation, soutenir l’équipe, servir le bien commun… (cela parle aussi de vous ?)
Mais ce « temporaire » devient peu à peu la norme. Et comme on l’a accepté·e au départ, il devient difficile de faire marche arrière sans culpabilité.
Une forme de dissociation s’installe : on sent que quelque chose ne va pas, sans réussir à mettre les mots. Pourtant, le corps parle :
- Fatigue persistante,
- Insomnies,
- Réveils de plus en plus difficiles,
- Tensions musculaires,
- Maux de tête,
- Douleurs oculaires…
Mais malgré ces signaux, on continue. On tient. On avance. On s’acharne — même si nos limites sont déjà dépassées.
Une part de responsabilité personnelle… sans jugement
Comme on l’a vu, la pression peut venir de l’entreprise, de l’encadrement ou de l’organisation du travail.
Mais il existe aussi une part de responsabilité individuelle — à explorer sans culpabilité, avec bienveillance.
Deux aspects méritent d’être questionnés.
1. Notre rapport au travail
Quelles sont vos croyances sur le travail ? Que signifie « réussir », pour vous ?
La vision que nous avons du travail est souvent influencée par la figure paternelle, et par les croyances qu’elle a pu transmettre.
J’ai, par exemple, accompagné un client qui portait cette croyance : « Réussir sa vie professionnelle, c’est être reconnu — et pour cela, il faut se dépasser. »
Pour lui, la reconnaissance ne pouvait s’obtenir qu’au prix d’un engagement intense : faire beaucoup d’heures, ne jamais relâcher l’effort. C’est ce qu’il avait vu faire son père. Cela représentait donc, à ses yeux, la norme.
Le mot s’acharner vient de chair. Il y avait dans cette manière de penser l’idée qu’il fallait presque maltraiter son corps, se faire mal, se dépasser physiquement pour mériter d’être reconnu.
Cette croyance — que la reconnaissance passe par le dépassement de soi — est fréquente. Elle est souvent liée à notre éducation, à ce que nous avons observé, mais aussi à la manière dont nous nous percevons.
2. Notre estime de nous-même
Quelle valeur vous accordez-vous ? Comment vous percevez-vous ? Est-ce que votre valeur personnelle dépend de votre performance ou du regard des autres ?
Toujours avec ce même client, nous avons exploré son image de lui-même et sa légitimité.
Il était dyslexique et dysorthographique — des troubles de l’apprentissage liés à la lecture et à l’écriture.
Toute sa scolarité, il a dû fournir plus d’efforts que les autres pour atteindre le même niveau.
Cela a renforcé une croyance profonde : Pour être reconnu ou légitime, je dois toujours faire plus. Comme si ce qu’il faisait — ou ce qu’il était — n’était jamais suffisant.
Résultat : il lui était impossible de poser ses limites ou d’exprimer ses besoins.
3. Mettre les mots, éviter la reproduction
Lorsque nous avons commencé à travailler ensemble, l’enjeu principal a été de l’aider à se retrouver :
- Arrêter le petit moulin mental qui lui répétait : « J’aurais pu faire autrement… » → Non. Il a fait du mieux qu’il pouvait, avec les ressources dont il disposait.
- Ré-identifier ses compétences. Quand on pense que rien n’est jamais assez bien, on perd l’estime de soi… au point de ne plus savoir ce qu’on fait bien.
- Redéfinir la part de responsabilité de l’entreprise.
- Faire le lien avec son histoire : sa valeur travail, ses croyances, la manière dont s’est construite son estime de lui-même.
Une fois ces prises de conscience posées, nous avons pu travailler sur des compétences fondamentales :
- Savoir dire non,
- Poser ses limites,
- Exprimer ses besoins.
Cela a été un apprentissage, pas toujours simple.
Mais aujourd’hui, il est capable de le faire — et il sait mieux naviguer les situations professionnelles où il y a un manque de clarté ou une surcharge.
En conclusion
Sortir d’un burn-out demande souvent plus qu’un simple changement d’environnement.
Le stress chronique détruit l’estime de soi et la confiance. Il faut du temps, du soutien, de la reconstruction.
C’est un chemin vers soi. Ce chemin peut se faire seul·e… ou accompagné·e.
Et si vous sentez que je peux être cette personne ressource, ce serait un honneur de faire un bout de route à vos côtés.
Si cela a éveillé votre curiosité, je vous invite à :
— Lire mon prochain article de la série : le Burn-out, le Brown-out et le Bore-out : ce que votre rapport au travail dit de vous ;
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— Ou me contacter directement
Belle journée à vous, et à mardi prochain 🍁
Gestaltement vôtre,
Héloïse
Sources: https://www.info.gouv.fr/actualite/comprendre-et-prevenir-le-syndrome-de-lepuisement-au-travail ; https://travail-emploi.gouv.fr/burn-out-et-risques-psychosociaux-comprendre-pour-mieux-prevenir ; https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000035640828/